Objectifs

Elaborer des connaissances de façon collective.

Processus

• Choix d’un thème à débattre. Ce thème doit représenter un défi à résoudre ou un problème à approfondir.
• Un coordinateur est nécessaire pour conduire la dynamique. C’est souvent le coordinateur qui proposera le sujet à travailler.
• Choix d’un groupe de dix personnes, certaines ayant déjà une idée théorique scientifique sur le sujet et d’autres ayant une expérience de terrain. La diversité des perspectives et expériences des participants est importante afin d’obtenir le plus riche des résultats.
• Présenter clairement les tâches à réaliser dans un chronogramme et engager les participants à le suivre de façon responsable.
• Selon les moyens disponibles (sponsors, éditeurs), les participants pourront percevoir une rémunération (dans quel cas un contrat formel est nécessaire).
• Un texte de référence initiale est nécessaire (il est préférable qu’il ne soit pas trop long, de 20 à 30 pages maximum). Il doit mettre en avant les points les plus importants sur le sujet et permettre de voir clair sur les problèmes et questions demandant une réponse ou explication.
• Le coordinateur envoi le texte aux participants du processus. Leur tâche est de réagir (en trois pages) à ce texte, à partir des connaissances et expériences de chacun. Cette réponse doit être envoyée au coordinateur dans le respect des délais établis par le chronogramme.
• Les trois pages rédigées par chacun (donc environ 30 pages au total) sont renvoyées aux participants qui doivent les lire, les analyser et réagir cette fois (toujours en trois pages) à l’ensemble des premières réflexions, puis l’envoyer au coordinateur : c’est une sorte de dialogue par écrit.
• Selon le cas et la complexité du sujet, un troisième échange est possible : à estimer au cas par cas.
• Parmi les participants on en choisit un ou deux pour rédiger, avec le coordinateur, un article final (20 ou 30 pages) de synthèse qui mette en avant les points de consensus et divergence, et les éventuelles propositions. La publication est alors prête à être diffusée au(x) format(s) le(s) plus adapté(s) (papier, numérique).

Fondements

Cette méthode ou dynamique nait d’une série d’études et de recherches développées par Ana Maria Netto Machado de laquelle ressort une critique à la dynamique scientifique-académique actuelle, soumise au productivisme universitaire (Lindsay Waters), lui-même enfermé dans une logique du savoir vu comme une marchandise, privilégiant la concurrence et des résultats quantitatifs (Le classement de Shangai sur les universités du monde en est un exemple). Elle critique aussi la tradition qui s’est installée dans la dynamique des magasines scientifiques, surtout en science humaine : le plus souvent les auteurs ne se lisent pas, ni avant ni après la publication, menant à un véritable « gâchis » intellectuel freinant la progression des idées.  Il n’est pas rare de trouver des idées qui se répètent dans un grand nombre d’articles. Si les auteurs interagissaient plus, on éviterait tant de répétitions et on trouverait plus rapidement des réponses aux problèmes.

La méthode Machado d’écriture interactive retourne à l’origine des journaux scientifiques qui se basaient sur des échanges épistolaires des vieux sages. C’est par le biais de la correspondance privée que des interlocuteurs géographiquement distants, mais proches en terme d’idées et de recherches, construisaient leurs théories. On peut aujourd’hui récupérer ce savoir en construction ou inachevé du passé par la correspondance privée, aussi bien dans le domaine de la science que dans celui de la littérature ou des arts.  
Cette méthode s’inspire aussi de la “génétique du texte” (Almuth Grésillon), un courant de critique littéraire cherchant à comprendre le processus de construction des textes littéraires à travers l’étude des divers manuscrits d’une même ouvre.

Plus d’infos

Public: Public connaisseur de la thématique traité.
Exécuteurs: Groupe de travail composé de 10 personnes ayant de l’expérience entant que chercheurs et ayant des connaissances sur le sujet à débattre (peut aussi être utilisée avec des étudiants à des fins pédagogiques).
Outils: Un texte initial de référence.
Eléments pédagogiques: Construction collective du savoir
Résultats/ produits: Une publication relativement courte (près de 100 pages) montrant les interactions et l’évolution du débat.