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05.07.2013 17:15 Il y a : 11 yrs

« ICH BIN EIN COMMONER ! »

Nicolas Krausz, de la Fondation Charles Léopold Mayer , revient sur la Conférence Internationale des biens communs de Berlin qui s'est déroulée en mai dernier.

 

Trois ans après la première Conférence Internationale des Commons, la famille des commoners s'est retrouvée à Berlin du 22 au 24 mai 2013 pour échanger et travailler sur l'économie des biens communs. Précédée par trois rencontres préparatoires – appelées « deep dive » – au niveau régional (Mexico pour l'Amérique, La Bergerie de Villarceaux pour l'Europe et Bangkok pour l'Asie), la Conférence de Berlin intitulée en anglais « Economics of the commons : from seed form to core paradigm. Exploring new ideas, practises and alliances » a rassemblé plus de 200 participants de 30 pays. En plus de la conférence et de ses cinq flux thématiques (ressources naturelles, savoir, travail, monnaie, infrastructures), de nombreuses réunions auto-organisées – ou « side-events » - se sont tenues sur des sujets aussi divers que « communication et biens communs », « éducation et biens communs », « santé publique, semences et savoirs libres », « le climat comme bien commun global », etc. Elles témoignent à la fois de l'extrême vitalité et diversité de la communauté des commoners mais aussi d'une aspiration à explorer de nouveaux espaces, à mieux se coordonner et construire de larges alliances par affinités de vues et de pratiques.

En faisant un bilan (presque) à chaud de cette conférence, on peut identifier trois principales caractéristiques de l'évolution des commons comme concepts et pratiques de changement et aussi voir dans les creux du processus ce qui reste encore à accomplir pour un vrai changement de paradigme.



Les commons ont gagné en maturité et en séduction

Depuis 2010, les activistes des biens communs sont devenus plus nombreux et mieux organisés dans leurs domaines respectifs. Les projets, les expérimentations se sont développés vigoureusement ainsi que la certitude de ne pas être seul(s) au monde à croire en une alternative crédible et opérationnelle à l'Etat et au Marché. Le secteur des communs immatériels (digital commons) est sans doute le meilleur exemple de la « démarginalisation » des biens communs et des pratiques collaboratives. Il est aussi significatif que de nouveaux secteurs, traditionnellement gérés ou régulés par les pouvoirs publics comme ceux de la santé, du travail ou de l'éducation, intéressent  les « nouveaux commoners ». C'est la preuve de la puissance stratégique du commoning, de l'art de faire ensemble, comme narratif politique et modus operandi social. Par ailleurs la revendication de protéger les biens communs est de plus en plus formulée pour s'opposer à toute forme d'enclosure, de « fermeture au public » ou de privatisation comme dans le cas des traités de libre échange (surtout en Amérique du Sud), d'appropriations illégitimes (accaparement des terres, exploitations minières) ou d'extension forcée de régimes de propriété (OGM contre semences libres, mise sous surveillance de l'Internet, « exclusification » et commodification...). Le discours des commons devient un point de ralliement pour ces luttes. Mais plus qu'un discours contestataire, c'est dans les alternatives pratiques et la pratique des alternatives que la séduction des commons opère, en particulier auprès des jeunes.
Pour autant, il reste encore à faire une recension plus complète, systématique et transversale des commons afin d'une part de montrer qu'ils forment un système cohérent et d'autre part de permettre à chacun de se repérer sur la carte et de reconnaître son voisin à la fois thématique et régional.


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