Le saviez vous?

La gestion en bien commun constitue aujourd’hui un patrimoine millénaire de connaissances citoyennes, de savoir-faire et de formes d’organisation et de régulation qui se projettent vers l’avenir - Voir la rencontre de Guérande. Lire+

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Editorial Décembre 2013


Pour une science en faveur de la vie

 

 

 

La newsletter de Terre Citoyenne complète une année de diffusion d'initiatives, d'expériences et propositions élaborées par des personnes, des communautés, des organisations, des mouvements sociaux, des ONG , des universités et des centres de recherche en provenance des quatre coins de la planète. En 2013, plusieurs thèmes stratégiques pour Un Autre Monde Possible ont fait surface. De graves menaces à l'intégrité des populations de la planète sont maintenant visibles comme l'expansion mondiale de monocultures transgéniques (OGM), qui mettent en danger la santé des espèces - y compris celle de l'homme - compromettant l'alimentation de tous et réduisant ainsi toute la biodiversité, ou l'avance insidieuse de méga- projets industriels à travers l'exploitation minière à ciel ouvert avec des options énergétiques controversés tels que l'exploitation du gaz schiste, du pétrole en eaux profondes et de la construction de barrages qui se répandent dans le monde à l'initiative des multinationales. Ce sont là quelques formes les plus expressives du développement prédateur qui concentre la richesse dans quelques mains et met en danger les réserves d'eau essentielles au développement durable de la planète tout en déplaçant les populations de leurs territoires.

En 2011, au Larzac (France), nous avons signé un manifeste dans lequel nous déclarions une résistance et une lutte contre l'accaparement des terres, des eaux et des ressources naturelles. Il semble important aujourd'hui d'ajouter un sujet de plus à cette liste fondamentale des biens communs de l'humanité à protéger : la lutte contre l'accaparement de la Science ! Pendant longtemps, elle était la promesse d'un travail moins pénible, de longévité et de bien-être de l'humanité. A l'heure actuelle, le progrès de la science se développe à un rythme accéléré. Il est difficile pour la population, et les chercheurs eux-mêmes, d'identifier au service de quoi et pour qui la recherche et les universités travaillent mais, c'est un fait, ces personnes sont pris en otage par les intérêts économiques des méga- projets mentionnés ci-dessus, dépendante des technologies de pointe et dont la faisabilité des projets serait impossible sans le travail des scientifiques.


Un exemple : les fabricants de pesticides, et en particulier l'industrie pharmaceutique, ont l'information des derniers résultats en terme de recherche ; ils sont toujours prêt à développer rapidement des produits, à les breveter et à les rendre disponibles dans un marché concurrentiel où l'innovation est souvent synonyme de profit plus élevé. Ainsi, l'un rétro-alimente l'autre :
les aliments industriels sont un passeport directe pour les pharmacies ! La recherche scientifique a un besoin insatiable de financement et elle s'accorde le droit de diriger son travail à ses besoins immédiats. Les universités et les chercheurs sont devenus complices de ces réalisations génocidaires.

 

En 2013, à Guérande (France) nous avons débattu sur la notion des biens communs qui peut également s'appliquer à la connaissance, aux savoirs et au patrimoine universel. La science, plus qu'un bien public, doit être considéré comme un bien commun de l'humanité, ce qui implique de la protéger des intérêts économiques dont elle se régit actuellement. La science et les scientifiques doivent travailler pour la vie et pour répondre aux besoins des communautés.

 

En ce sens, une série d'initiatives récupèrent et renouvellent l'esprit et le but de cette institution presque millénaire : les universités populaires, indigènes et autochtones, les organisations et les mouvements sociaux émergeant dans différents pays, qui recherchent des moyens de partager et de produire des nouvelles connaissances, pertinentes et nécessaires à la préservation de la vie des communautés. Historiquement, nous avons vu la science européenne, et ses modèles de formations universitaires, se répandre le long de la planète en se superposant aux formes traditionnelles de construction des savoirs utiles pour les sociétés. Hiérarchisant les connaissances et réduisant aux mythes la sagesse ancestrale des différents peuples, il a été établi la supériorité de ce savoir occidental. Il n'est pas rare que nos peuples peuvent être surpris, à l'heure actuelle, de reconnaitre, dans les nouveautés offertes par le marché, de vieilles formules et théories de leur propres inventions maintenant légitimant brevetées et vendues à prix d'or. Au réel projet de lavage de cerveau programmé, réalisé lors des processus de colonisation et néo-colonisation, l'Argentin Walter Mignolo a trouvé une formule : la colonisation épistémique. Les nations ont proclamé leur indépendance politique il y a 200, 100, 50 ans et même moins. Cependant, la colonisation épistémique et subjective reste active et il est nécessaire de décoloniser les esprits.

 

Grâce au fait de surmonter l'isolement, à travers les réseaux sociaux et Internet, en un peu plus d'une décennie, il est devenu possible de connecter des expériences situées dans des territoires lointains et permettre d'identifier des raisons communes à des problèmes qui affectent les populations de différents pays. Cela a permis une solidarité planétaire qui renforce les luttes locales, démystifie les arguments fallacieux et augmente les chances d'inverser les processus prédateurs en cours. Si les problèmes sont mondiaux, les solutions doivent être locales, car elles dépendent de l'organisation des acteurs sociaux présents dans les territoires et leur capacité à élaborer des stratégies avec les ressources disponibles : intellectuelles, matérielles et financières.

 

La possibilité d'échanger des expériences, des informations et des connaissances, ainsi que les stratégies de luttes concertés par les uns et les autres, lorsqu'elles sont mises en dialogue, se transforment à elles seules en un processus de formation. En intensifiant les actions localisées, qui nous permettent de comprendre la complexité du réseau des relations et de mieux observer celui dans laquelle nous vivons, nous pouvons mieux identifier avec qui il est possible de sympathiser, qui doit être combattu et avec quelles armes.


Voilà le travail que l'Université internationale Terre Citoyenne (UiTC) promeut grâce à l'expérience accumulée par l'Alliance internationale Terre Citoyenne (AiTC). Les individus, les dirigeants et les organisations se rencontrent, se reconnaissent et solidarisent en découvrant, entre tant de différences (langues, cultures et territoires), la valeur la plus élevée : la vie. La tâche de l'Université internationale Terre Citoyenne est de favoriser ces échanges et d'augmenter la portée des expériences locales et planétaires.


Le grand défi, face aux violents affrontements qui se préparent dans un scénario très proche, est de promouvoir en même temps des formes de résistance et de lutte en faveur de la vie et dans un contexte de culture de paix.


Ana Maria NETTO MACHADO
Dr en Sciences du Langage et en Education de l'Universidade do Planalto Catarinense (Brésil)

 

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