Le sommet Rio+20 a constaté l’incapacité des gouvernements d’aborder à moyen et long termes les défis sociaux et environnementaux de l’Humanité. L’absence d’instruments de gouvernance mondiale permettant de développer une justice environnementale globale, fait tomber les territoires et les ressources naturelles entre les mains des grandes transnationales.
Rio+20 inaugure l’ère de l’économie verte, qui ouvre les portes de la nature aux capitaux financiers spéculatifs. La financiarisation des ressources naturelles soutenue par la majeur partie des Etats renforce la crise sociale et environnementale des populations et territoires les plus vulnérables. Régions de montagnes, océans, désert, fleuves… concentrent l’intérêt de capitaux, qui continueront de se multiplier, entre les mains d’une minorité sociale par le biais d’opérations spéculatives associées à de nouvelles “supposées” opportunités, à de nouveaux développements technologiques ou services environnementaux.
Mais au delà de la dimension politique, le changement climatique affecte les populations les plus vulnérables et les paysans en particulier. Inondations, orages, gelées…réduisent les productions et précarisent la délicate situation de communautés entières.
Dans ce contexte international, et à l’occasion de la rencontre internationale sur l’Agrotourisme qui a eu lieu dans le Parc Naturel de Ba Bé (Province de Backan – Vietnam) et auquel ont participé des membres de l’AiTC venus d’Europe (France et Espagne), d’Amérique Latine (Brésil) et d’Asie (Vietnam, Inde et Népal), l’Alliance Internationale Terre Citoyenne (AiTC) a organisé un atelier sur le “changement climatique”.
L’échange a été très riche en réflexions, réflexions parmi lesquelles nous soulignerons ce qui peut constituer les axes de travail de l’AiTC en matière de changement climatique et environnement.
Face à la bataille perdue sur le plan international (Durban, Rio+20, etc.), il est nécessaire que les réseaux de citoyens et citoyennes les plus vulnérables aux conséquences du changement climatique travaillent localement.
Il est recommandé de promouvoir l’échange d’expériences locales entre populations vulnérables, entre paysans en particulier, aussi bien dans le domaine de l’adaptation que celui de l’“atténuation” des effets du changement climatique.
Les propositions ont servi à articuler une nouvelle initiative de l’AiTC qui tourne autour de trois dimensions: le besoin de former et d’éduquer le citoyen au changement climatique; l’obligation d’avoir une incidence politique à travers la construction participative de propositions et la diffusion des résultats du processus auprès des citoyens et citoyennes.
Pour cela, il a été convenu de:
Promouvoir la réalisation d’Etudes de Cas à Dimension Multiple (ECADIM), de façon participative, sur certains des thèmes les plus sensibles au changement climatique (zones arides en Inde, riz au Vietnam, pêche en Afrique de l’Ouest, etc).
Produire un document Terre Citoyenne d’échange d’expériences sur la base des ECADIM et d’autres expériences de résistance et adaptation au changement climatique.
Diffuser via des films documentaires les expériences auprès des citoyens et citoyennes, avec une attention toute particulière aux communautés les plus vulnérables au changement climatique.
Vietnam, 28 août 2012.